Anet Spengler Neff¹, Johanna K. Probst¹ und Mechthild Knösel²
¹Forschungsinstitut für biologischen Landbau FiBL, 5070 Frick, Schweiz
²Hofgut Rengoldshausen, 88662 Überlingen, Deutschland
https://doi.org/10.34776/afs14-90
Le transport vers l'abattoir et les conditions sur place sont souvent très stressants pour les animaux. Une étude de l'Institut de recherche de l'agriculture biologique (FiBL) a examiné l'influence de la méthode d'abattage sur les indicateurs de stress des animaux de ferme. La comparaison entre les animaux tués à l'abattoir ou directement à la ferme a été au centre de cette étude.
Le point de départ de l'étude repose sur les connaissances selon lesquelles la séparation du troupeau, le transport des animaux et les conditions à l'abattoir (buits de fond, longs temps d'attente, nouvel environnement) sont souvent liés à un stress considérable pour les animaux. Pour minimiser ce stress, l'abattage des animaux directement à la ferme est envisagé comme une alternative possible. Depuis 2020 en Suisse et 2021 dans l'UE, l'abattage à la ferme est autorisé sous certaines conditions. Une centaine d'exploitations suisses ont jusqu'à présent obtenu cette autorisation.
L'étude, qui a été menée au Hofgut Rengoldshausen en Allemagne, a examiné deux groupes d'animaux d'engraissement âgés d'environ 760 jours : un groupe a été tué à l'abattoir et l'autre à la ferme. Les conditions de vie avant le jour de l'abattage étaient comparables pour tous les animaux. Juste avant l'étourdissement, le comportement des animaux a été observé et des échantillons de sang ont été prélevés pendant la saignée afin de mesurer les concentrations des indicateurs de stress : cortisol, lactate et glucose.
Les résultats ont montré des valeurs significativement plus élevées des indicateurs de stress chez les animaux abattus à l'abattoir par rapport aux animaux tués à la ferme. Le taux de cortisol, un indicateur important du stress physiologique, était vingt fois plus élevé dans le sérum des animaux tués en abattoir. De même, la teneur en lactate était plus de deux fois plus élevée, et la teneur en glucose était environ 25% plus élevée que chez les animaux tués à la ferme.
Ces différences étaient inattendues ; une étude antérieure de Probst et al. (2017) avait révélé une valeur moyenne dix fois plus élevée pour la teneur en cortisol (les groupes d'animaux provenaient alors de différentes exploitations). Le comportement des animaux juste avant l'étourdissement présentait également des différences notables : alors qu'un comportement agité et nerveux était souvent observé à l'abattoir, les animaux de la ferme étaient majoritairement calmes. Les comportements agités et nerveux étaient au moins deux fois plus fréquents à l'abattoir que lors de l'abattage à la ferme.
Les indicateurs de stress significativement plus faibles chez les animaux abattus à la ferme indiquent que cette méthode peut contribuer à réduire le stress. Les résultats soulignent l'importance de méthodes d'abattage respectueuses des animaux et offrent une base pour des recherches plus approfondies.
Pour plus d'informations, consultez le site : https://www.bioactualites.ch/production-animale/elevage-en-general/abattage/formulaires
Auteur Josie Siegel SBS