Webinaire SBS d’avril : La paratuberculose chez les bovins – les animaux malades ne sont que la pointe de l’iceberg !

Maren Feldmann (Santé Bovins Suisse) a commencé le webinaire en donnant des informations générales sur l'agent pathogène de la paratuberculose chez les bovins (Mycobacterium avium subsp. paratuberculosis, en abrégé MAP). La paratuberculose est une inflammation chronique de l'intestin chez les bovins, que l'on retrouve également chez les chèvres, les moutons et les ruminants sauvages. Le potentiel zoonotique de l'agent pathogène fait l'objet de discussions, mais n'est à ce jour ni réfuté ni clairement prouvé. Néanmoins, certains pays ont mis en place des stratégies de lutte pour réduire le risque de transmission à l'être humain. Les animaux cliniquement malades sont le plus souvent des animaux âgés. Au début, la diarrhée est variable, puis persistante. Bien que la consommation de nourriture ne soit pas affectée, les animaux perdent beaucoup de poids. Au stade final, on observe une cachexie et la formation d'œdèmes en raison de la perte importante de protéines par l'intestin. Toutefois, très peu d'animaux se trouvent dans ces stades symptomatiques 3 et 4. Davantage d'animaux sont infectés sans que l'on s'en aperçoive. Ces animaux sont au stade 1 ou 2 et se trouvent dans une période d'incubation de 2 à 10 ans. Ce sont principalement les veaux âgés de 1 à 6 semaines qui sont infectés par la MAP. Le principal risque d'introduction de la paratuberculose dans une exploitation est l'achat d'animaux se trouvant au stade 1 ou 2. La transmission indirecte par l'intermédiaire de l'être humain ou de matériel contaminé est également possible, mais de moindre importance. Pour éviter la propagation sur l’exploitation, l’hygiène dans la zone de vêlage et la détention des veaux en âge sensible sont déterminantes.

Le diagnostic de la MAP est rendu difficile par divers facteurs. C'est ce qu'a expliqué Sarah Schmitt du département de bactériologie vétérinaire de la faculté Vetsuisse de Zurich. Selon la phase de la maladie, les agents pathogènes ou les anticorps peuvent être détectés, ce qui a une influence sur la méthode de détection diagnostique. Les agents pathogènes sont déjà éliminés avant l'apparition des symptômes cliniques (stade 2), les anticorps, eux, ne sont généralement mesurables qu'au troisième stade. La situation est d'autant plus difficile que la culture de l'agent pathogène, qui LE système de référence, dure entre 4 et 16 semaines. Pour conclure, il convient de noter que seuls les résultats positifs sont probants et que les résultats négatifs doivent toujours être interprétés avec prudence et ne permettent pas d'exclure l’infection avec certitude.

On sait actuellement peu de choses sur l'importance de la paratuberculose en Suisse. Jusqu'à présent, les études individuelles étaient régionales et peu d'exploitations étaient impliquées. Une étude sérologique récente, commandée par l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), s'est penchée sur cette question. Mireille Meylan, responsable de l'étude à la Faculté Vetsuisse de Berne, en a présenté les conclusions. Les difficultés du diagnostic et le fait qu'il s'agisse d'une étude de prévalence ont influencé la structure de l'étude. Les résultats ont porté sur 163 exploitations et 9610 animaux. Parmi ceux-ci, 25 animaux de 9 exploitations étaient positifs du point de vue sérologique. On a donc une prévalence observée de 5,5% dans les troupeaux et de 0,26% parmi les animaux. Les études ont également montré qu’un échantillonnage des exploitations basé sur le risque n'est pas possible, de sorte que tous les animaux doivent être examinés sur deux ans pour évaluer le statut du troupeau. En conclusion, l'étude a pu mettre en évidence une faible séroprévalence, tant au niveau des troupeaux que des animaux. Néanmoins, la séroprévalence réelle calculée au niveau du troupeau est de 3,6%. Si l'on se base sur 17 531 exploitations laitières en Suisse, cela signifie que 631 exploitations sont infectées, et en raison des limites du diagnostic, il peut y en avoir encore plus. Ainsi, malgré une faible prévalence, la paratuberculose a une plus grande importance dans l'étude.

La faible "notoriété" de la paratuberculose chez les responsables d'exploitation, également mise en évidence par Mireille Meylan, montre qu'il est nécessaire d'augmenter la sensibilisation à cette maladie. Les facteurs de risque de la paratuberculose sont connus et vont de pair avec une sensibilisation nécessaire à la biosécurité dans les exploitations bovines suisses.

La paratuberculose est une épizootie à combattre. C’est ainsi qu’ Elena Di Labio de l'OFAG a conclu la soirée en rappelant l'importance de la tuberculose dans la législation sur les épizooties. L'objectif de la lutte contre la paratuberculose est d'identifier et d'éliminer les excréteurs de MAP, de réduire la pression d'infection sur l'exploitation et d'empêcher l'introduction de MAP dans la chaîne alimentaire. Dans le cas de la paratuberculose, l’épizootie est officiellement déclarée uniquement s'il y a à la fois des symptômes cliniques et une détection positive de l'agent pathogène. Les méthodes d'analyse en cas de suspicion sont réglées dans les directives techniques. En cas de suspicion, on assiste donc à une cascade de déclarations et d'examens. En cas d'épizootie, une interdiction de premier degré est prononcée sur l'exploitation, les animaux contaminés sont isolés, abattus et indemnisés. Ainsi, il apparaît ici aussi que la paratuberculose a une importance en Suisse malgré une faible prévalence.

 

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