Cette étude a mis l'accent sur la compétence des vétérinaires à communiquer. Elle s'est intéressée aux vétérinaires bovins qui proposent aussi des conseils en cas de problèmes au niveau du troupeau.
Dans l'introduction, il est question de la méthode Calgary-Cambridge, un guide de la communication médecin-patient issu à l'origine de la médecine humaine. Elle offre une structure scientifiquement fondée pour enseigner la communication. Cette méthode est désormais de plus en plus adaptée à la médecine vétérinaire, car on prend de plus en plus conscience, notamment dans la médecine de troupeau, de l'importance d'inciter les agriculteurs à participer et à prendre des décisions ensemble.
Malgré cette constatation, les études ont montré que les vétérinaires de la médecine du troupeau avaient peu de compétences dans les domaines suivants : Demander l'avis du client ou reconnaître le droit du client à prendre ses propres décisions. Au lieu de cela, ils essaient plutôt de convaincre les clients de prendre les décisions les plus appropriées aux yeux des vétérinaires.
L'étude estime qu'il est nécessaire de former les vétérinaires à une communication orientée vers le client. Le concept de l'entretien motivationnel est utilisé à cet effet. Celui-ci a montré de bons résultats en matière de changement de comportement chez le client : Par exemple, moins de tabac, moins d'alcool ou d'autres changements de style de vie. Pour cela, il faut des compétences relationnelles pour former une équipe avec le client, ainsi que des compétences techniques pour susciter et soutenir la propre motivation du client.
Au départ, 42 vétérinaires ont participé à cette étude (= 37% de tous les vétérinaires suédois qui s'occupent de la médecine de troupeau) et 32 ont terminé le programme de formation. Ce programme consistait en 6 ateliers sur 6-7 mois. Chaque atelier était un bloc thématique autonome, par exemple le bloc 1 : "Ecouter et transmettre la coopération". Tous les thèmes sont énumérés en détail dans l'étude. Chaque vétérinaire a participé à 6 jeux de rôle ; 3 avant et 3 après la formation. Ces enregistrements ont été codés et analysés. En outre, les vétérinaires ont pu donner leur avis sur la formation via un questionnaire.
Tous les participants ont amélioré leurs compétences dans au moins un paramètre et, sur les 16 variables examinées pour l'entretien motivationnel, une amélioration significative a été constatée dans toutes sauf 3 (recherche de collaboration, raisonnements simples et confrontation). Pour le modèle de calcul, le niveau d'empathie avant la formation et les années d'expérience ont également été pris en compte. L'empathie est l'une des variables qui s'est fortement améliorée au cours de la formation. Les participants ayant des valeurs initiales plus faibles avaient un plus grand potentiel d'amélioration. En outre, il y a eu une interaction significative entre les années d'expérience et les variables suivantes : entretenir des discussions sur le changement, donner des informations, convaincre et rechercher la collaboration. Les vétérinaires ayant beaucoup d'expérience (> 15 ans) ou très peu (< 1 an) se sont le moins améliorés dans les entretiens sur le changement. D'autres variables peuvent être directement tirées de l'étude.
Les ateliers ont été très bien accueillis par les participants, qui ont attribué 4,9 points à la pertinence pour leur travail et 5,1 points à leur satisfaction vis-à-vis du programme sur une échelle de 1 à 6. En ce qui concerne la pertinence, ils ont mentionné non seulement la collaboration avec les clients, mais aussi avec les collègues de travail.
La participation à l'étude était volontaire (ce qu'on appelle un "échantillon de convenance"), ce qui fait que ce sont plutôt des vétérinaires qui avaient déjà un certain intérêt pour le sujet qui ont participé.
Pour l'instant, il n'existe pas encore d'avis unanime sur le style de communication optimal pour le conseil en élevage. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si l'approche de l'entretien motivationnel est efficace.
Dans cette étude, des entretiens ont été posés avec des acteurs, ce qui peut être plus ou moins éloigné de la réalité. L'investissement en temps et la possibilité d'enregistrer et de faire évaluer des conversations réelles constituent des obstacles majeurs dans le développement des compétences de communication. Bien que l'enregistrement de conversations ait été perçu comme "effrayant", les participants l'ont décrit comme l'une des parties les plus précieuses de la formation. Malgré les améliorations significatives, seule une partie des participants a acquis à la fin des compétences modérées à bonnes dans la conduite d'entretiens motivants. Il pourrait être utile de commencer à former ces compétences très tôt - par exemple dans les études.
